Stéphanie Glassey et Marie Javet

«Mémoires assassines», «Le cahier d’Anthéa»

Avec son œil de biche traquée et sa coupe à la Louise Brooks, la jeune femme qui invite à découvrir ce Cahier crée une atmosphère que le nouveau roman de Marie Javet enrichit de page en page.

Cette histoire de rivalité mystérieuse entre deux gamines que, certes, tout oppose, mais qui au fond se connaissent peu, prend peu à peu une tournure inquiétante, sans qu’il soit possible de dire pourquoi… Avec son ambiance années trente et sa construction faussement limpide, Le cahier d’Anthéa – rien que ce prénom intrigue – tranche habilement sur le genre de plus en plus glauque du polar (même romand), sans sacrifier cependant ni le suspense ni la sourde inquiétude!

Les Sédunois regarderont peut-être leur ville d’un autre œil après la découverte du crime sordide révélé par Mémoires assassines, le nouveau polar de Stéphanie Glassey… Mais, comme lecteurs, ils retrouveront sans doute avec plaisir son duo Charlotte-Léon, enquêteurs amateurs (quoique d’une lucidité et d’une audace remarquables) débarqués dans son précédent roman, et qu’elle lance sur la trace du meurtrier.

Complexe, l’enquête le sera doublement, à la fois parce que la victime est de celles dont on se dit «bon débarras», attitude peu propice aux bonnes investigations, et parce que les griefs en jeu remontent loin dans la mémoire collective, avec une histoire d’enfants placés à laquelle personne n’a envie de repenser… Heureusement, Charlotte et Léon ne sont pas du genre à abandonner!

Crédit photos: Stéphanie Glassey © Gustave Deghilage / Marie Javet © D.R.

Payot Morges