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De son activité de journaliste, Nicolas Verdan garde collée à la plume une attention, voire une préoccupation pour les faits de société et les soubresauts du monde. Avec subtilité, il donne à son nouveau polar un titre ambigu, La récolte des enfants: on est tenté de penser d’abord à sa version innocente (ce que des enfants ramassent), avant de comprendre que ce sont eux qui sont «récoltés».
Evangelos, l’ex-policier athénien déjà rencontré dans Le mur grec, va l’apprendre à ses dépens: par idéologie, fanatisme, intérêt, par suite de la guerre ou de l’exil, des enfants sont arrachés à leur famille et transplantés dans un autre milieu, censé être plus favorable, mais rarement pour leur bien. Zoï, sa petite-fille établie à Zurich, va ainsi disparaître, soi-disant pour rejoindre une influenceuse, idole des ados de son âge… L’intrigue, aussi sociologique que criminelle, préserve une tension qui doit beaucoup à l’humanité bourrue du grand-père redevenu enquêteur.
Toxique sous ses bonnes intentions, la famille de la narratrice de Mon Dieu, faites que je gagne l’est aussi. Sous la plume extrêmement franche et juste de Sonia Baechler, les vies parallèles de «la petite», gymnaste-enfant de haut niveau que les parents accompagnent avec dévotion, et «la grande», dont les talents comme les rêves, négligés, fanent dans l’ombre. Ironique et désespérée, sa voix bouleverse, car la cruauté inconsciente des adultes est une agression qui ne dit pas son nom… Poignant dans son réalisme tissé d’évocations familières, ce roman plein de justaucorps pailletés et d’arabesques gracieuses est en fait noir et amer jusqu’à sa dernière page.
Crédit photos: © Philippe Pache (Sonia Baechler) // © Yves Leresche (Nicolas Verdan)
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