Pascal Wagner-Egger

«Psychologie des croyances aux théories du complot»

La méfiance envers «ils» est sans doute aussi ancienne que les sociétés structurées aux pouvoirs incarnés. Mais la révolution des canaux de diffusion instantanés et de leur accès, merveilleusement (presque) universels et tragiquement sans filtres, a fait le lit des théories complotistes en tous genres, qui à leur tour profitent de ces canaux – curieusement peu remis en question, eux – pour se répandre.

Enseignant en psychologie sociale et en statistiques à l’UNIFR, Pascal Wagner-Egger s’intéresse en particulier au phénomène de l’adhésion aux théories complotistes, des plus banales (après tout nombre d’escroqueries intellectuelles, politiques, économiques ou sociétales ont donné de bonnes raisons de ne pas tout avaler!) aux plus hallucinantes et/ou dangereuses.

Loin de fustiger les crédulités, sincères ou orientées, le chercheur observe avec acuité, objectivité et même une dose d’humanisme les raisons et conditions qui peuvent amener les gens les plus sensés vers des positions heurtant le bon sens et, surtout, la vérité des faits. Mettant en exergue la fragilité de tout un chacun, bien plus large qu’imaginée, aux «théories du complot», il donne des outils pragmatiques et étayés pour équiper chaque citoyen d’un libre arbitre crédible, fructueux et, ce qui est le plus positif: intéressant pour la collectivité!

Crédit photo: © David Marchon

Payot Neuchâtel