Odile Cornuz et Eva Marzi

«Fusil», «Nuit scribe»

La rentrée des Éditions d’en bas se fait à traves deux titres assez différents, mais reliés par la subtilité de leurs auteurs à capter l’invisible.

C’est pourtant par des dessins que commence Fusil, sorte d’abécédaire du délitement amoureux qu’entame Odile Cornuz. Pour suivre le fil du désamour dans un couple, point d’ordre alphabétique certes, mais un inventaire, en soi cocasse et bien vu, d’objets usuels auxquels se rattache, par brefs épisodes, l’évolution de l’élan premier, bientôt devenu stabilité, puis banalité, routine, ennui, éloignement… Comment n’a-t-on rien vu venir?

Paradoxalement, la Nuit scribe d’Eva Marzi est bien moins désespérée. Ce premier recueil de poèmes cerne audacieusement ce qui n’a pas de contours tangibles ni même visibles: le sentiment, le silence, l’ombre, mais qui existent pourtant, ô combien, et palpitent, et font palpiter. Et si seule la nuit peut les écrire…

Crédits photos: © Yvonne Böhler (Odile Cornuz) // © D.R. (Eva Marzi)

Payot Neuchâtel