Julien Sansonnens

«Septembre éternel»

Avec adresse et un certain courage, Julien Sansonnens (l’un des piliers de la revue littéraire romande La 5^e saison) offre son attention et son écriture à des personnages ou événements en marge de «ce qui fait l’actu», ou «fait vendre». Point de bons sentiments mièvres, mais une empathie sobre, juste, qui utilise la fuite, l’évitement, l’effacement même pour décrire d’un même élan êtres et société, liés dans un délitement qui ne s’avoue pas.

Les deux personnages – héros ne semble pas un mot pour eux – de son nouveau roman sont aux prises avec la vie qui va sans eux (l’un doit abandonner sa PME, l’autre est SDF), et avec leur vie propre qui n’a pas su éclore. Fragments, camaïeux de gris, brumes du passé – et pourtant: dans ces détresses à bas bruit, le ferment d’une révolte ou d’un renouveau trouve de quoi relancer la machine, et alimenter l’intrigue. Même languide, septembre a de beaux restes.

Crédit photo: © David Zuber, 2021

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