Joseph Incardona

«Les corps solides»

C’est peu dire qu’en s’attaquant nommément à une marque automobile et une chaîne de télévision publique, l’écrivain genevois Joseph Incardona cherche les ennuis! Mais le choc véritable proviendra plutôt d’une autre provocation: la descente en flammes de la télé-réalité, de ceux qui l’organisent et, surtout, de ceux qui la regardent.

L’intrigue de son nouveau roman partait pourtant sur des rails très tranquilles: une mère seule, travailleuse et sans amertume, un gamin ne rêvant que de surf et de grand air, libres et heureux loin des artifices de la ville et de la consommation. Ce qui est peut-être la provocation ultime? En tout cas la société du spectacle se vengera d’eux d’une manière cynique, tandis que l’écrivain prend vigoureusement – et on le connaît – fait et cause pour ses personnages. La violence avance masquée, mais fait des dégâts, détruisant les êtres et les rêves… Une version contemporaine de On achève bien les chevaux qui frappe fort au milieu de l’aimable consensus de la rentrée littéraire!

Crédit photo: © Sandrine Cellard

Payot Nyon