Jean-Michel Olivier

«Fête des pères», «L’enfant secret»

Écrivain aussi érudit que subtil, et surtout étonnamment fin et audacieux dans le portrait émotionnel de ses personnages (ce qui n’est pas courant dans la réservée littérature romande), Jean-Michel Olivier s’aventure avec Fête des pères sur le terrain incontournable – mais souvent piégé – du lien fils-père.

Et celui qui unit Damien, comédien suisse plus ou moins raté, à son petit Américain de gamin est aussi fort, original et prenant qu’on pouvait l’espérer! Avec une fausse naïveté (qui n’est pas sans évoquer le fameux Kramer contre Kramer) mais une vraie sincérité, et la juste distance envers les questions de fond, le tandem s’embarque dans une belle aventure active, mais surtout affective. Damien y joue son meilleur rôle, pensant maîtriser un scénario pourtant insolite; la vraie vie le rattrape, pour le meilleur et pour le pire…

Ce brillant exercice littéraire paraît en même temps que la reprise de L’enfant secret, que le tout nouvel éditeur Florides helvètes ne pouvait que mettre au programme de ses premières rééditions. Vingt ans après sa parution (2004), ce roman des origines, mi fondé mi fictif, n’a rien perdu en effet de sa vitalité narrative, ni de l’envoûtante nostalgie de cette autobiographie familiale rêvée. Entre Suisse et Italie, entre petite et grande Histoire, l’intrigue s’y délie, traversée par une belle réflexion sur l’art, la photo en particulier.

Crédit photo: © Indra Crittin, Le Regard Libre

Payot Nyon