Alessandra Respini

«Ombres rouges»

Connue sous son petit nom d’Ale et pour ses BD ou dessins de presse plutôt humoristiques, la Tessinoise Alessandra Respini s’empare dans Ombres rouges d’un sujet cette fois grave, et méconnu. Elle s’est en effet intéressée à un collectif d’employés du port de Gênes investis dans la lutte contre le trafic d’armes transitant par ce qu’ils considèrent comme leur lieu de travail – et qui en effet aimerait voir des mitraillettes ou des pièces pour missiles encombrer son bureau ou sa salle d’attente?

Sans mélo ni leçons de morale, l’illustratrice jette un regard original sur ce sujet, dont elle montre à la fois la puissance et l’aspect dérisoire, les dangers et, parfois, les anecdotes. Une BD qui tombe à pic, au moment où le journaliste italien Roberto Saviano vient de recevoir à Genève le Prix Constantinople pour ses enquêtes sur le crime organisé, tandis que les dockers de Marseille se sont exposés en bloquant le transfert de containers d’armes et qu’un numéro de secours a été ouvert en France pour les marins menacés par les narcotrafiquants!

Crédit photo: © D. R.

Payot Neuchâtel