Pour son talent d’éditorialiste par le biais du dessin de presse, Patrick Chappatte s’est trouvé piégé par l’autocensure et la couardise de l’un des plus importants journaux du monde occidental. Pour exactement la même raison, il a été fait docteur honoris causa de l’EPFL! La résistance existe bien – mais il faut la faire vivre.
Désormais ex-caricaturiste du New York Times comme Ann Telnaes l’est du Washington Post, le célèbre dessinateur genevois a donc conçu avec sa consœur américaine un album-réquisitoire contre les atteintes à la liberté d’expression et au droit à la caricature. Mettant au service de la cause leur notoriété et leur active carrière internationale, ils brandissent l’étendard de la protestation sous la forme qui leur est chère, le crayon, à travers ces pages doublement indispensables, puisqu’à l’ironie décapante de leur regard et de leur trait s’ajoute une dénonciation des pressions et dérives qui minent aujourd’hui les États-Unis. Or, comme les tempêtes météorologiques ou boursières, ce qui provoque des turbulences sur la côte Est finit par débarquer en Europe de l’Ouest à brève échéance…
Comme Proust avec ses célèbres «paperolles» ajoutées aux pages de ses manuscrits, Chappatte doit d’ailleurs rêver de coller des post-it à son album pour le compléter au jour le jour, tant se multiplient aux États-Unis les exemples qui mériteraient d’y figurer!
Crédit photo: © Nathan Hausermann
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