Chloé Lopes Gomes

«Le cygne noir»

Aussi libre, tolérant et ouvert qu’il se prétende, l’imaginaire collectif est prisonnier de clichés. Dont celui qui concerne les danseuses de ballet, forcément blanches dans leur tutu rose, et le chignon lisse bien tiré…

Chloé Lopes Gomes a tout pour plaire à ses profs, puis aux chorégraphes: la souplesse et la grâce, l’élégance et le feu. Mais ses parents viennent du Cap-Vert et du Maghreb et, en dépit de ses talents, la jeune ballerine métisse sera en butte au racisme le plus pervers, ultime brimade dans une formation déjà très dure et qui ne ménage pas les artistes adolescents.

Courageusement, celle qui malgré une jeunesse catastrophique est devenue danseuse étoile a donc lancé, de ses longues jambes fuselées, un coup de pied musclé dans la fourmilière, dénonçant les préjugés, les violences, le silence et la peur qui règnent en coulisses et, plus grave, dans les écoles de danse les plus prestigieuses. La plus spectaculaire pirouette classique ne s’appelle pas pour rien un «fouetté» et, grâce au Cygne noir, la prise de conscience commence lentement à faire évoluer les mentalités!

Crédit photo: © Stéphane Lavoué  

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