Olivier Roy

«L’Afghanistan entre passion humanitaire et enjeux stratégiques»

L’éminent politologue français Olivier Roy fait parfois figure d’électron libre dans son approche de l’ensemble de la question du Moyen-Orient, de l’islamisme et du jihad. D’ancrage solidement protestant, il découple plus facilement la partie politique de l’aspect religieux des problèmes, quant à ses convictions de gauche elles l’incitent à une certaine distance des amalgames commodes, notamment en ce qui concerne la radicalisation en Europe.

Pour ce qui est de l’Afghanistan, ramené récemment sur le devant de la scène internationale par le retour des talibans, c’est un sujet qu’Olivier Roy connaît à fond et, là encore, par des biais un peu différents des autres analystes: non seulement il parle farsi et a voyagé à de nombreuses reprises (y compris caché dans des convois de réfugiés)  au cœur du pays, dont la culture et les populations le fascinent, mais il y a directement  participé à la guerre contre l’URSS. Ce qui, pour un agrégé de philosophie et chercheur au CNRS, n’est pas courant…

Cette faculté d’immersion et d’empathie avec le réel du terrain nourrit son analyse géopolitique autant qu’humaine, et cette double approche est particulièrement pertinente aujourd’hui, alors que la communauté internationale est coincée entre deux positions aussi opposées que l’obligation humanitaire des pays riches envers les populations démunies et l’intransigeance politique envers un gouvernement fondamentaliste. Les droits humains, entre théocratie terroriste et besoins fondamentaux, sont sur la corde raide… Une discussion avec Olivier Roy ne peut qu’aider à éclairer un peu la situation inextricable de l’Afghanistan.

Crédit photo: © European University Institute (EUI)

• Plus d'informations: club-44.ch

Club 44 – La Chaux-de-Fonds