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Quand Velibor Čolić erre pour la première fois dans les rues de Rennes, nous sommes en 1992 et il a 28 ans. Soldat enrôlé de force, il a fui les horreurs de la guerre dans son pays, la Bosnie. Il est poète, il l’affirme, cela le sauvera. Son exil devient un livre, ses mots des paroles entre poésie sombre et ironie douce dans la bouche de Jean-Quentin Châtelain mis en scène par Maya Bösch.
À son arrivée en France, il confesse ne connaître que trois mots: Jean, Paul et Sartre. Mais il apprendra, de gré ou de force, la langue de son nouveau pays, pour enfermer ses souvenirs dans sa langue maternelle. Car ses mots seront son guide dans le labyrinthe de l’indifférence qu’il doit à présent traverser. Dans sa chambre de foyer d’accueil, il rédige des poèmes et des listes de choses, de visages, de lieux à oublier. Il se perd, se cogne, se saoule, s’écroule, se relève. Quelques années plus tard, il publie chez Gallimard Manuel d’exil – comment réussir son exil en trente-cinq leçons dans lequel il se raconte, revient sur l’errance mentale et physique, expose sa lucidité sobrement distanciée sur celui qu’il est devenu alors et auquel il ne s’habitue pas, un exilé sans visage enfermé à l’étroit dans son corps et dans les rues d’Europe occidentale.
Crédit photo: © DR / Théâtre de Vidy
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